CERN : "Les vrais chercheurs ne savent pas ce qu’ils cherchent" - CO-CERNés

CERN : “Les vrais chercheurs ne savent pas ce qu’ils cherchent”

CERN : “Les vrais chercheurs ne savent pas ce qu’ils cherchent”

Le 25 septembre le Cern a ouvert sa saison culturelle “Génération Higgs”  avec la projection en avant-première du court métrage de Cédric Klapish : « Les vrais chercheurs ne savent pas ce qu’ils cherchent».

Le CERN nous offre la, un magnifique film publicitaire, mais nous restons sur notre faim.  Les chercheurs ne savent pas ce qu’ils cherchent et nous ne savons pas trop ce que nous sommes venus applaudir.

Nous y entendons les valeurs du CERN : progrès, bien-être, comprendre la nature, promouvoir la paix.

Et nous y entendons souvent les mots « nature » et poésie ».

Or le projet de FCC du CERN est nettement en contradiction avec ces valeurs :

La paix :  le FCC nécessitera des quantités considérables de métaux critiques pour ses équipements, et impactera forcément la ressource en eau lors du creusement du tunnel (perte probable de sources, eau pour le chantier, béton…) puis en fonctionnement.

Or d’autres scientifiques nous alertent sur les points de bascule qui menacent notre civilisation.

Il suffit de s’en tenir aux faits, de regarder les études scientifiques. La mère de toutes les menaces, c’est la question de l’eau. Or, l’eau irrigue tous les fondements de nos sociétés. L’agriculture, l’hygiène, l’économie. Les conséquences des pénuries d’eau sont immédiates avec la faim, la peur, l’accaparement, les déstabilisations politiques et géopolitiques, les risques de guerre, etc. Idem pour l’accès aux métaux dont le cuivre.

La nature, la poésie, le bien-être : faut-il massacrer la nature pour en sonder l’origine ?

Le FCC menace des hectares de forêts, terres naturelles et agricoles, qui sont pour les habitants source de bien-être, de poésie, de santé et d’équilibre. Ils se sentent menacés par un CERN colonisateur.

Est-ce que le progrès ce ne serait pas de prendre enfin conscience de l’absolue nécessité de préserver chaque parcelle de nature ? La science a pourtant un potentiel pour générer de nouveaux imaginaires et de l’émerveillement. Elle doit pour cela arrêter de nous faire rêver de démesure prométhéenne et nous ramener vers une proximité et un respect du vivant.

Le CERN a démontré pendant des décennies une très grande créativité et développé d’extraordinaires capacités, à la fois techniques et en termes de coopération internationale. Nous ne doutons pas qu’il puisse se réinventer et proposer d’ambitieux projets alternatifs au FCC, soit en exploitant différemment les infrastructures actuelles, soit en s’investissant dans d’autres objectifs scientifiques plus directement liés aux crises environnementales.

Le protocole de la soirée n’a pas permis l’expression du public, nous n’avons donc pas pu prendre la parole, mais seulement montrer notre présence et notre opposition en affichant pacifiquement les banderoles sur le parking.

Pour l’anecdote, notons que cette fois, pour ce public trié sur le volet, le parking fut offert, alors qu’il a été payant précédemment pour les 2 réunions proposées au grand public !

Article complémentaire Club de Mediapart : https://blogs.mediapart.fr/djemaa-chraiti/blog/260925/cern-les-vrais-chercheurs-ne-savent-pas-ce-qu-ils-cherchent